Le TGV 2 fois plus rapide que l'autoroute. 800 MDH d'investissements publics en 5 ans. Une cadence horaire à partir de décembre 2015. Un institut de formation aux métiers ferroviaires sur les rails.
La pose de la première pierre de la ligne du train à grande vitesse marocaine jeudi 29 septembre à Tanger par le Roi Mohammed VI et le Président Nicolas Sarkozy a été l’occasion pour le ministre de l’équipement et du transport Karim Ghellab de fournir plus de détails sur le projet et de répondre aux critiques de ces derniers jours.
Karim Ghellab a ainsi indiqué que le TGV marocain se plaçait « dans une perspective de long terme, à l’horizon 2035 » permettant ainsi de répondre à une demande croissante. K. Ghellab a indiqué que si le PIB marocain a cru de 5% en moyenne par an entre 2003 et 2010, le trafic routier a cru de 6,7%par an et le trafic ferroviaire de 12%. Plus particulièrement sur la ligne Casablanca-Tanger qui va relier les deux principaux pôles économiques du pays via la capitale politique Rabat, le trafic actuellement de 2 millions de passagers par an devrait passer à 6-7 millions de passagers par an en 2016.
Le ministre de l’équipement et du transport a souligné le gain de temps induit par le projet, « 3 à 4 fois moins que le train classique, 2 fois plus rapide que l’autoroute » et insisté sur la dynamisation attendue sur l’activité touristique, les investissements et un meilleur aménagement du territoire.
Sur le volet financier du projet, Karim Ghellab a indiqué que 800 MDH d’investissements publics iraient au projet TGV chaque année entre 2010 et 2015 mais sans donner de précisions sur l’impact du projet sur la dette publique. Celui-ci va nécessiter 20 MMDH d’investissement global dont une majorité provient de prêts français à un taux d’intérêt annuel de 1,2% et une contribution du budget de l’Etat, du Fonds Hassan II et un don français. Un financement saoudien, koweitien et émirati a également été fourni. L’assistance à la maîtrise d’ouvrage est assurée par la SNCF International et les 14 rames du futur TGV seront fournies par Alstom et partiellement montées à Tanger.
Le TGV Tanger-Casablanca doit entrer en service en décembre 2015 avec une cadence horaire dans chaque sens. Le voyage devrait durer 2H10 contre 4H45 actuellement entre Casa et Tanger ; entre Tanger et Rabat , la durée de voyage serait réduite à 1H et 20 minutes contre 3H45 actuellement.
La pose de la première pierre de la LGV marocaine a également été l’occasion de l’annonce de la création par l’ONCF et la SNCF française d’un institut de formation aux métiers ferroviaires.
Dans une déclaration à l’issue de sa visite à Tanger, Nicolas Sarkozy a réaffirmé « la disponibilité de la France à accompagner politiquement et économiquement le Maroc » contexte dans lequel se situe le projet de TGV, « le premier du monde arabe ». Regardant du côté de Paris et de la politique française, N. Sarkozy a tenu à rappeler avant de prendre l’avion du retour que « le TGV marocain, c’est aussi du travail pour les Français ».
Jamal Amiar.